Salaires : notre classement de l’efficience fiscale et sociale en Europe

La Bulgarie grande gagnante, la France grande perdante, le Luxembourg en mauvaise position.

Avec des charges sociales plafonnées et un taux d’impôt sur les salaires faible (10%), la Bulgarie est le champion européen de l’efficience salariale (salaire net perçu / coût employeur).

Sur le panel des pays étudiés (France, Roumanie, Luxembourg, Bulgarie, Suisse), la Bulgarie semble à première vue talonnée de près par Luxembourg.

Pour autant, Luxembourg n’est compétitif du point de l’efficience salariale (mesurée comme le montant du salaire net perçu par l’employé par rapport au coût de ce même salaire pour l’employeur) que sur les « petits » salaires.

Ainsi, sur un salaire de 3.000 EUR brut, le coût pour l’employeur luxembourgeois sera de 3.390 € tandis qu’il en versera, après prélèvements sociaux et fiscaux, 2.396 € nets à son salarié, soit une efficience de 71%, très proche du record bulgare de 74%.

En revanche, sur un salaire plus élevé, la compétitivité luxembourgeoise s’étiole. En effet, pour un salaire brut de 10.000 €, le coût subi par l’employeur luxembourgeois sera de 11.299 € pour un salaire net servi de 6.035 €, soit une efficience de seulement 53%, du fait notamment du lourd poids de l’impôt sur les salaires (31%).

Luxembourg fait alors nettement moins bien que la Bulgarie (avec une efficience « record » de 85% grâce à la double modération des taux d’imposition et des taux de prélèvement sociaux).

Dans cette hypothèse, Luxembourg fait également moins bien que la Roumanie (avec un taux d’efficience de 57% grâce à un faible taux d’impôt de 10%) ou que la Suisse (avec un taux d’efficience de 59% grâce à des charges sociales et un impôt modéré).

Même si le Luxembourg reste relativement mal classé, il fait cependant beaucoup mieux que la France avec un pourcentage d’efficience de 43% seulement, du fait de l’association de lourds prélèvements fiscaux et sociaux.